La leçon de vie de Crevette

C’est parti d’une situation toute bête. Mercredi matin, au cours d’escalade. J’ai posé la puce à son cours, suis allée faire deux courses. J’ai ensuite attendu sagement dans la voiture 12h15, fin de la séance car la prof m’a clairement expliqué en début d’année qu’elle ne souhaitait pas que les parents assistent au cours. 12h15, la porte s’est ouverte, je me suis donc approchée. Le cours n’était pas encore fini. Crevette a couru pour me faire un câlin, elle voulait que je la regarde faire le dernier exercice. Je me suis adossée dans l’encadrement de la porte et j’ai observé. Et là j’ai vu la prof me regarder. Avec insistance. Alors j’ai fait trois pas en arrière.

5 minutes plus tard, Crevette arrive, super en colère : « Tu n’as pas vu grimper jusqu’en haut ! » J’étais désolée, mais j’ai tenté de lui expliquer que la prof m’avait lancé un regard et que comme les parents ne doivent pas assister au cours, j’avais préféré reculer. Elle a boudé pendant 15 minutes dans la voiture.

Le soir, elle m’en a reparlé. « Tu sais maman, j’étais vraiment déçue que tu ne vois pas mes progrès. » J’ai tenté une nouvelle fois de lui expliquer.

Et tout à coup, elle m’a regardée très sérieusement : « Et si ce n’était pas ça le regard qu’elle t’a fait ? Si ce n’était pas un reproche ou un avertissement, mais juste un regard, tout simple ? Maman, ce que pensent les gens, tu ne devrais pas y faire trop attention. Il faut que tu sois toi-même. »

J’ai considéré ces sages paroles quelques secondes et je lui ai répondu : « Tu as tout à fait raison ma chérie. Si ça se trouve j’ai mal interprété. » C’est vrai, j’avais envie de la voir grimper. C’est vrai la prof n’a rien dit, j’ai interprété ce regard comme un reproche. Et c’est vrai, est-ce que ce que les autres pensent de moi est si important ?