Les gouttes de Dieu

Ça faisait un moment que je n’avais pas autant été captée par une série. D’abord diffusée sur Apple TV+, elle a débarquée récemment sur France TV en replay et j’ai binge watché ca en un week-end. Une série à voir absolument en VO avec les sous-titres, pour apprécier la diversité des langues parlées par les personnages et gagner en puissance.

Le pitch Les Gouttes de Dieu

Camille, une jeune auteure de 29 ans, se rend à Tokyo pour voir son père, Alexandre Léger, créateur du célèbre Guide des vins Léger et figure de l’œnologie, qu’elle n’a pas vu depuis la séparation de ses parents, plus de dix ans auparavant. L’homme, en train de mourir, veut la voir une dernière fois. Mais à son arrivée, son père est malheureusement décédé. Elle découvre, à la lecture du testament, que pour hériter de la fortune de son père, une collection de vins d’une valeur de 148 millions de dollars, elle va devoir affronter Issei Tomine, le fils spirituel de son père, un jeune œnologue talentueux qui fut autrefois son élève, à travers plusieurs épreuves. Seul le gagnant pourra prétendre à l’héritage de cette immense fortune. D’abord choquée et en colère d’être mise en compétition avec cet inconnu, Camille décide de se prêter au jeu.

Seul problème : suite à un traumatisme de son enfance, elle n’arrive pas à boire une seule goutte d’alcool.

Pourquoi on regarde Les Gouttes de Dieu ?

La série est l’adaptation du manga japonais culte Drops of god de 44 tomes créée par Tadashi Agi, un mangaka primé, et illustrée par Shu Okimoto, même si le scénario a pris quelques libertés par rapport à l’histoire originale qui opposait à l’origine deux hommes, un fils se battant pour l’héritage avec un jeune œnologue que son père avait adopté une semaine avant sa mort.

J’ai donc ADORÉ cette série complexe et riche qui nous embarque dans le monde de l’œnologie, la richesse des vins et de leurs arômes, à travers une course à l’héritage intransigeante et douloureuse.

Les trois épreuves (le manga en proposait 13 !) sont intenses, bien pensées. Repérer les différents arômes, reconnaître le bon millésime, la tradition et le respect du terroir… Tout cela semble impossible sans un travail acharné. Elles nous emmènent en voyage, de France à Tokyo ou en Italie, physiquement, mais aussi avec les nombreuses langues parlées dans la série. À travers ces épreuves, se dessine aussi peu à peu le portrait d’Alexandre Léger, un homme passionné, mais obsédé par le vin, et prêt à tout pour ne pas dilapider sa collection et la laisser entre les mains d’une personne qui ne la mérite pas. Même si cette personne s’avère être sa fille.

Les Gouttes de Dieu aussi une série construite autour des rapports familiaux : Camille redécouvre peu à peu son père, à travers les témoignages des autres, et se retrouve en conflit avec sa mère. Mais aussi les relations d’Issei, jeune héritier d’une famille riche japonaise, qui a préféré tourner le dos à la société familiale pour se consacrer à sa passion du vin, au grand dam de son grand-père bien décidé à garder la main mise sur sa famille, d’une mère intransigeante et d’un père soumis.

La relation entre Camille et Issei est aussi extrêmement bien construite : dès le départ, en concurrence, ils vont commencer par se détester. Puis, les épreuves passant, ils commencent à se respecter tout autant qu’ils s’agacent l’un l’autre. La peur du talent de l’autre, la prise de conscience que la victoire peut si facilement leur échapper créé une tension entre eux assez délicieuse pour le spectateur.

L’histoire est finement menée, au rythme de la compétition qui promet de beaux rebondissements, des clashs (Camille Léger a un foutu caractère bien trempé qui tranche avec le calme olympien de Issei tomine) et des révélations.

Une très belle réussite, aussi équilibrée qu’un bon vin.

Ma note : 10/10

Les Gouttes de Dieu (2023) écrite par Quoc Dang Tran et réalisée par Oded Ruskin – 8 épisodes de 52 min. Avec notamment Fleur Geffrier, Tomohisa Yamashita, Tom Wozniczka, Stanleu Weber, Azusa Okamoto…