L’allaitement by me…

Je pensais depuis un moment à faire cette note sur l’allaitement, et puis je me suis dit que ça ne serait pas complet sans l’avis de l’homme. On va donc vous faire une note à 4 mains, une fois n’est pas coutume 😉 Enfin deux notes de deux mains !

L’allaitement selon moi : 

Pour tout dire, je n’avais même pas imaginé un instant avant d’accoucher que je n’allaiterais pas. Je savais qu’il y avait des « chances » que ça ne fonctionne pas : le lait qui ne monte pas, le bébé qui ne veut pas allaiter, la douleur… Mais je suis ce qu’on appelle une vraie optimiste. Je me dis toujours que ça va aller. Et c’est bien ce qui s’est passé. Je ne réalisais pas à l’époque la chance que ça a été pour moi. Je vois depuis de nombreux témoignages via twitter ou sur les blogs, de mamans qui galèrent. Nous n’avons pas eu ce problème. Et j’en suis heureuse.

Crevette est ce que j’appelle joliment une vorace. Elle a eu tout de suite un gros réflexe de succion, et un vrai besoin de têter. Je vous rassure, je ne vis pas dans le monde des Bisounours, et les premiers jours, j’ai galéré un peu : surtout en ce qui concerne la position. Je pensais que ça serait hyper instinctif : je voyais dans un halo de lumière dorée ma fille et moi, heureuses, elle têtant doucement, ses beaux yeux plongés dans les miens, et moi souriante, jouant mon rôle de mère nourricière. Bref, bullshit. En fait, elle têtait comme un ogre les yeux bien fermés, et moi, je me tortillais, parce que j’avais l’impression de mal la tenir, d’être mal, et de ne pas vraiment profiter de ces moments sensés être « magiques ». 

Et puis je n’arrivais pas à savoir si elle avait faim ou non, je trouvais qu’elle mangeait quand même beaucoup : je suis donc passé par les questionnements habituels et le fameux : « Mon lait est-il bon pour mon enfant ? » Notamment à cause des nombreuses régurgitations qui la secouaient.

J’appréhendais aussi beaucoup la fatigue, les levers nocturnes à répétition. Au final, j’ai eu la chance de me rendormir assez bien après chaque têtée. Crevette s’endormant à chaque fois sur le sein, il n’y avait plus qu’à la reposer dans le lit. Et je n’ai pas du reprendre le travail comme prévu, donc j’ai moins subi la fatigue ! Alors oui, j’ai eu des crevasses, et oui j’ai parfois crier de douleur devant miss Ogresse qui se jette sur mon sein comme la faim sur le pauvre monde (allegorie pourrie hein 🙂 mais je ne regrette pas.

J’ai l’impression d’avoir eu de superbes moments avec elle, l’homme avait l’air de trouver ça aussi naturel que moi, Crevette se porte comme un charme, elle prend du poids bien régulièrement, et j’ai fini par ne plus trop me poser de questions sur les positions. Il m’est arrivé de la garder au sein en me levant pour aller chercher un truc, ou de l’allaiter devant l’ordi : car oui, j’avais lu de beaux livres qui disaient que pendant la têtée, il fallait être toute entière consacrée à son enfant, ne pas se laisser distraire… Mais la nuit, sans twitter, instagram et les clips de nuit je me serais endormie à 95% comme elle sur le sein. Et je me serais à coup sûr ruiné le dos sur le canapé. Et en journée, désolée, mais j’ai aussi une vie. Alors certes, 50% des fois, je suis toute à elle, mais les 50% de temps restant, je fais aussi parfois des choses pour moi à côté. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas à son écoute. Et je ne culpabilise pas. Pour tout dire, elle ne s’est jamais plainte (comment ça elle ne parle pas ? 😉

Mon bilan

Crevette a quatre mois, un poids normal pour son âge, et la joie de vivre. Je pense m’en être bien sortie. J’ai commencé à tirer mon lait il y a plus d’un mois pour pouvoir m’accorder des breaks (et passer la main à l’homme aussi) et aujourd’hui elle accepte le biberon sans rechigner (ça a pris le temps). Je sais que je vais pouvoir sereinement passer au lait premier ou deuxième âge sans me prendre la tête, et sans la brimer. Ces 4 mois d’allaitement m’ont plus, mais j’avoue sans ciller que je passerai volontiers à autre chose maintenant. Ça me manquera très certainement mais au final, donner le biberon c’est aussi une belle aventure. Je continuerai jusqu’à ce que j’en ai assez : je pense que si je me force pour son « bien », je ferai au final le contraire. Elle sentira que je n’aime pas et je ne pense pas que ce sera alors du bon lait pour elle. Et puis elle commence la crèche en novembre, et qui me dit qu’ils accepteront mon lait (ah j’ai testé aussi la congélation, c’est amusant 😉 Bref, comme d’habitude, je pense qu’il faut vraiment s’écouter. C’est le mieux pour son bébé.