Craquage estival
Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Mais bon, je suis humaine. J'ai craqué après une crise de Crevette. La journée avait été pourtant très sympa, on avait été à la mer, c'était les vacances. Mais déjà au retour de la plage, la colère avait commencé. Elle ne voulait pas tenir la main au bord de la route. Genre. L'homme l'a prise dans les bras, ça l'a encore plus énervée, elle s'est débattue, à crier "Marcher seule !!".
Bref, j'ai mis dix minutes à la calmer dans la voiture. En arrivant, ça allait mieux. On a joué. Puis l'heure du repas est arrivée. Elle a regardé l'assiette posée devant elle, a dit "Beurk", l'a repoussée et refuser de manger. On a essayé une ou deux de nos techniques pour la faire manger, même proposé un repas de substitution (je sais qu'il vaut mieux éviter, mais mon but, c'est qu'elle mange). Et là, la crise est repartie. De plus belle. Les hurlements stridents. Et ça n'en finissait plus.
Rien de ce qu'on n'a pu faire ne la calmait.
Ni lui parler doucement.
Ni essayer de la raisonner.
Ni tenter de la contenir.
Ni la laisser seule.
Ni rien.
J'ai senti que je commençais à craquer rapidement. J'ai pris sur moi. Je suis sortie une minute. Puis revenue. Le fait qu'à ce moment-là, on était en famille, au camping, en mobile home : certes ça a joué. C'est pas tant que j'en n'ai à foutre quelque chose des voisins. Mais le fait est qu'on vit en société. Et ce regard-là pèse. Malgré tout.
Le truc, c'est que ça ne s'arrêtait plus. En général, elle nous fait ce genre de crise quand elle est vraiment complètement crevée. Ca dure 10 minutes max (et c'est déjà long). Là au bout de 20 minutes, ça continuait toujours. Les vacances, le changement d'habitudes, la vie à plusieurs, la mer, les émotions… Certes tout ca fait beaucoup pour un enfant de deux ans, il faut parfois évacuer. Mais là, 20 minutes de cris, et surtout le plus impressionnant pour moi, les manifestations physiques : se cabrer, des larmes énormes, le visage rouge, la tête qui se jette en arrière.
25 minutes.
On a tenté la douche. Ca l'a un peu calmée. Mais dès la sortie, les cris ont repris. Là, j'ai flanché. J'étais trempée de sa douche, j'en ai profité pour prendre la mienne. J'ai lâchement abandonné l'homme. Et j'ai pris mon temps. Parce que là, dans la douche, assise par terre, j'ai pleuré. Un moment. Parce les vacances, le changement d'habitudes, la vie à plusieurs, la mer, les émotions… nous aussi on se les prend dans la tête et le coeur. Et que c'est dur aussi de rester toujours forts, face aux commentaires bienveillants de la famille et les "Tu devrais".
Et je me suis calmée. Et dans la pièce d'à côté, elle aussi s'est calmée. Est-ce qu'elle ressentait mon stress et se sentait encore plus mal ? Certainement, oui. Bien sûr, je me suis sentie mal de l'avoir "abandonnée" à son père. Mais au final, je pense que c'était pour le mieux. C'est dur de voir son enfant au plus mal et de se sentir impuissante. Vivement la fin de ce foutu terrible two.
11 commentaires
Marjolaine Mamour
Oh oui ça nous arrive à toutes…
<3
Olive
i know <3
Confidences de maman
Bon courage ma belle, c’est loin d’être facile tous les jours … Bisous
Olive
et on n’en a qu’une 🙂
L.
Mais non, Super Papa gère 🙂
Olive
je sais babe
Estelle
Je trouve personnellement que tu as extrêmement bien gèré! Tu DEVRAIS te rappeler que tu es toujours une super maman, pour le meilleur et pour le pire!
les mercredis jolis
ça m’arrive aussi, au bout d’une journée seule avec les enfants de craquer le soir quand mon mari rentre. mais je n’ai plus de scrupules à les lui laisser par contre! et je sais que prendre du temps pour moi c’est salutaire pour toute la famille! j’ai mis du temps, mais maintenant je ne culpabilise plus! pour en revenir aux crises c’est très dur à supporter et parfois il n’y a rien d’autres à faire qu’à attendre que ça passe… une amie plus âgée qui a eu 4 enfants m’a donné ce conseil: pour qu’ils se calment il faut vraiment que leur crise d’indiffére, que ça ne te touche pas… pas facile, mais ça marche.
cecile
hahalala..je compatis.. moi ca a été le "terrible 4" et maintenant le "terrible 5".. hier en rentrant de l’école on s’arrete chez sa copine, tout allait super bien. Au moment de partir , caprice.. puis sur les 300metres à faire à pied pour rentrer chez nous: hurlements, pleurs, tentatives de se faire vomir pour impressionner les passants, etc.. tout ca parceque soit disant elle aurait voulu boire un verre de grenadine chez sa copine et qu’elle n’en a pas eu. Bref….. pas facile de rester zen. Voire impossible.
Olive
OMG, ne me dis pas ça ! à 4 ans ? à 5 ans aussi
on est foutuuuuus
cecile
En fait elle a commencé vers 3ans, et c’est allé crescendo depuis.. Mais bon si la tienne commence à 2 ans, elle aura peut etre fini vers 4… qui sait.. ou pas.. 🙁 …